12.06.2010

Le Sympathique

Le Sympathique n'est pas le mec sympa : nuance. Le mec sympa, il n'a que sa mièvre gentillesse pour le sauver de notre pire courroux. Alors que le Sympathique, c'est son bagou et sa gentillesse qui nous perd.

Le Sympathique plaît à tout le monde. Vraiment. Sans exception. A défaut d'avoir un QI de génie, ou une culture G improbable, il a un "capital sympathie". Toujours à son taux max de 100%. C'est son aura, cherchez pas, vous aurez beau sourire pareil, jamais, je dis bien jamais, vous ne pourrez l'égaler dans le sourire spontané, le tutoiement affectueux, la tournée de bière généreuse et le déhanché parfait. Bien dans ses pompes, c'est le cool ultime : sa coolitude est contagieuse. Avec lui, les gens se sentent mieux.


Le Sympathique a su dès son plus jeune âge capitaliser sa sympathie : on aura beau essayer de l'abandonner aux bords d'une soirée, croire qu'on connaît mieux le Tout-Paris et la Navarre aussi, il s'en sort ira toujours à taper la discut' avec mille gens qu'on aurait débilement snobés, ou timidement ignorés. Ça crève les yeux : qu'il soit abandonné dans son petit coin, accueilli chez des inconnus, ou présenté à notre tante pas sympa, elle, le résultat est le même : le Sympathique les a méticuleusement tous mis dans sa poche. Même le voisin de pallier qui est venu se plaindre du bruit...Oui. A la fin il dégainera, fier et serein, sa collection de numéros. Avec le nôtre. Roulée.

Zigzaguant à l'abri des galères, partout comme un poisson dans l'eau, le Sympathique est même sympa quand il file un clope à un chârclot. On appelle cela le zèle. Ses pires jours, son capital sympathie descend dans les 80% : en gros, il reste toujours plus cool que nous, sauf qu'il évite la méga tournée de bières.  Trop dur.

Les sourires, eux, persistent quoiqu'il arrive... A nous foutre de mauvais poil, à force. On dirait qu'il fait exprès, et on n'a pas tort : on l'aime, on l'acclame et il jubile, le sympa salaud. Nous, on continue de nous traîner notre 50% de sympathie (ça fait tâche), sauf quand on va à la banque, où l'on capitalise dans le sourire, et que ça marche moyen. 

Alors voilà.  On fait simplement partie de ses victimes : hyper sympa quand il drague, quand il baise,  quand il danse, quand il marche, le Sympathique, même quand il est indisponible, reste contre tous reproches ce mec cool avec qui on pourrait rester copine. Même s'il n'a pas daigné rappeler.

Jusqu'ici, tout va bien. Sans rancœur, surtout si tu débarques à 98% avec tes yeux enjoliveurs, ou que tu m'envoies encore un SMS 100% trop sympa.

Mais. 

(Évidemment, le mais. On n'est pas chez les Bisounours ici.)

Mais attention si vous restez insensible à ses charmes, ne serait-ce que deux heures, vous le verrez sans fards : le Sympathique est une putain de sangsue humaine. A force de le traîner à toutes les soirées, ce contorsionniste des sentiments et des situations, équilibriste du bon mot et du rire, à l'avoir présenté même à votre famille, (puisqu'il est tellement cool qu'il se coltine même les après-midi famille chez votre mamie Yeta) vous avez creusé votre tombe amoureuse, et maintenant c'est mort : il est invirable. Ses 100%, c'était un putain de CDI. Comment le larguer ? Il est toujours compréhensif, et surtout très malin... Ses arrières sont  bien assurés. Oui, tout le monde l'aime. Des doutes ? Demandez à votre frère, votre meilleure amie, votre ex, tous, sans exceptions, vous le diront : ce mec est mortel, charmant, hyper cool, bref, naturellement très sympathique. On se dit limite qu'il aurait pu donner un autre sens de l'Histoire, s'il avait connu Hitler. C'est foutu. Tout le monde l'adore.
Tout le monde sauf vous. Mais vous, vous êtes dans la mouise. Toutes les cases sont bien trop remplies : il plaît bien à votre père, et les copines font la queue, en attendant la fin du coup de cœur, baveuses. 
Ainsi, maître du jeu, le Sympathique a tout raflé : pour le quitter, faudrait être une nazie du sentiment, à ce stade. Surtout que depuis la semaine dernière, il taquine le ballon avec votre bande de meilleurs copains.

Ça en foutrait un bon coup à votre petit capital sympathie à vous, de le dégager sec. 

Dommage pour vous...Ou pour lui.

 Allez, souris chéri.






11.21.2010

L'Amnésique

Il y a deux sortes d'amnésiques : l'Amnésique mignon, et l'Amnésique aigu. On pardonne au premier, on déteste le second.

Heyyyyy !...
...
...
...

Phase typique de l'Amnésique mignon : il se souvient pas de vous. Il y a plusieurs raisons à cela : en primaire vous n'étiez pas bonne, il vous a brisé le coeur de tant mater votre copine, vous étiez bourrés et ça a pas duré longtemps de toute façon. Enfin, l'un des deux s'est vite échappé de la vie de l'autre. Peu importe lequel, ce qui est drôle c'est que l'Amnésique mignon se sentira toujours un peu coupable, dans le doute, en mode poisson rouge.

Je sais plus qui c'est, mais si ça se trouve je me suis mal comporté avec elle.
Jubilatoire.

Dans ces cas-là, autant tourner la situation à votre avantage. Oui, on ment. L'Amnésique n'en saura rien, c'est ça qui est bien. Sabrina devient Julie, Carole la pauvre Laure, un numéro échangé devient une partie de baise foirée. Et toc. Attention cependant à ne pas vous faire rouler par l'Amnésique mignon : ses petits oublis tournent parfois à votre désavantage. Genre il a passé la soirée à vous saoûler pour votre numéro de tel, et maintenant il se demande bien qui vous êtes. Petit bâtard, c'est trop facile. Carrément humiliant. On préconise la franchise : "à l'époque, t'en pouvais plus sur mon cul, tu m'a harcelé tout la sainte soirée."

...Glou glou...

Il sera bouche-bée en mode Nemo. Bingo.

Enfin, il y a l'Amnésique aigu en mode blocage freudien dégueulasse. L'Amnésique aigu esta rrogant, fuyard, et imbu de sa petite personne qu'on aurait préféré ne pas connaître. C'est par exemple celui avec qui vous êtes restée longtemps, qui vous a trompé, et qui ne fait pas l'effort de s'en souvenir durant une phase flirt à deux balles :  

-Mais au fait ma belle, pourquoi on s'est quitté ?

-Parce que j'ai découvert ton autre profil Facebook, connard.

Regard en biais, mémoire sélective coupable, sens moral atrophié, sentiment tièdes, il détient le combo du mauvais second rôle de notre vie.
S'il y a maintes variantes, un noyau dur persiste quoiqu'il arrive : l'Amnésique aigu vous en a vraiment fait baver et ne s'en souvient absolument pas. Délicatesse en paresse.

Un jour, saoûl, il vous a dit que même pas en rêve il finirait sa vie avec une meuf comme vous.
Ah bon ?
Que cette histoire, c'est vous et uniquement vous qui avez voulu la vivre.
Mais nan..!
Qu'une autre fois, il vous a traité de sale pute dix fois de suite, énervé, pour rien.
Arrêêêête.
Ça l'arrange bien. C'est le principe du bourreau, et de la victime : la plupart du temps, les mauvais oublient. C'est qu'il faut bien vivre avec soi-même. L'Amnésique aigu l'a bien compris et s'enroule dans sa bêtise et ses oublis comme un rouleau de printemps pourri.

Heureusement pour eux, on est là. Pire qu'un souvenir, un témoignage vivant. Bien vivant.



*

9.11.2010

Le Drogué

 Ah ! Les paradis artificiels ! Ah, l'absinthe, l'amiante, le haschich... Douces substances pour tenir le fil vaporeux des jours trop longs et trop sirupeux. Le Drogué s'y perd, constamment, tranquillement : c'est ses trois 8 à lui : la chercher, la prendre, la savourer.
Il y a drogué, et Drogué, bien sûr. Vous, les pubards cyniques, vous les pétasses  du samedi soir, les infidèles de la coke et du MD, vous ne convainquez personne : ça vous passera. Ou pas. Peut-être vous aurez de faibles mais bien présents petits tremblements, vers les 50 ans. On dira de vous : il a fait la campagne Nokia, ou il mixait chez Moune. Vous en garderez un beau souvenir, donc, de ces folles années aspirées.
Sauf que vous n'avez rien à voir avec le Drogué français. Loin des films de Spike Lee, il ne suce personne pour 5 euros, sauf qu'il fiche en l'air une bonne partie de sa sexualité pour un pétard d'héro bien tourné. Car ce qu'on ne dit pas suffisamment sur les couv' à scandales des magazines,  sur les Pete et  autres, c'est comment c'est en privé, un Drogué.

Déjà, le Drogué ne met jamais de capotes quand il baise. C'est comme ça. Rebel Rebel. Non pas que les maladies ne passeront pas par lui, bien au contraire, seulement s'il met un capote anglaise, il ne bande pas. Simple. Mais encore, ce n'est pas une véritable singularité. Nous savons bien que le Drogué n'est pas le seul faiblard du gland, n'est-ce pas. La bandaison fragile est désormais un mal public, allez savoir pourquoi, encore la faute au plastique.
Sauf que chez le Drogué ça se double : s'il a la gaule fragile, très fragile, par ailleurs il sécrète. Comme si son corps gérait mal ses flux : le Drogué a les mains moites, les tempes dégoulinantes, la salive pâteuse, le dos humide, et le zizi mou. C'est d'ailleurs ainsi qu'on le reconnaît, à sa pâleur, ses yeux un peu exorbités, et la sueur froide, qui ne lui laisse jamais de repos.

Ainsi, le Drogué a du mal à conclure. Ne croyez pas que ça ne le blesse pas, au contraire, vraiment ça le vexe. C'est peut-être pour cela aussi qu'il se défoncera demain. De n'avoir pu conclure la veille.
Mais c'est aussi ça qu'on aime avec le Drogué : il ne mange jamais, ne dort jamais. C'est une contre-force de la nature. Économe, en plus.

Et c'est ça qui est malgré tout grisant avec le Drogué, ce je m'en foutisme porté tant à l'extrême que fondamentalement il s'en tape de lui, de nous, de tout. Prêt à tout foutre en l'air constamment, hors-la-loi et hors du temps. Ses promesses sont toujours intenables, et s'il se pointe au rendez-vous, c'est comme un miracle qui nous transporte réellement de joie. Le Drogué est là. Il ne comate pas chez lui, mais nous emmène promener. Vers de nouvelles aventures.
Car le Drogué, anéanti, fauché, se doit d'être débrouillard et futé : on grille les queues, les portes, on passe, évanescent, personne ne dit jamais rien, personne n'ose, le Drogué plane, le Drogué est planant.

Vraiment, c'est dommage pour la baise.


*

9.08.2010

Le Beau Parleur

On a toutes eu un Beau Parleur, au moins une fois. Cette fois-là est pardonnable, tandis que les autres sont regrettables. On n'y peut rien : la frontière est minime, entre un Beau Parleur, et un grand amour. Les mots sont presque les mêmes, les promesses identiques. La seule différence, c'est qu'avec le Beau Parleur, on se fait littéralement et littérairement baiser. Car le Beau Parleur a souvent les mots qu'il faut, les caramels, les bonbons, les chocolats, les mots bleus, mais justement, le Beau Parleur ne les dit pas qu'avec les yeux. C'est la bite qui parle en fait. Pas le cœur. La quéquette. Grâce à son bambou, il ose dire ce que d'autres redoutent à proférer. Le Beau Parleur est tête brûlée. Il fonce. Cash. Éjacule des mots d'amour comme on dit bonjour.

Toi et moi, on pourrait s'aimer.
Nos enfants seraient trop beaux.
Tu fais quoi pour le nouvel an ?
Je crois que tu ferais bien marrer ma mère.

C'est tout un art : le Beau Parleur susurre sans crainte les grands tabous amoureux avec un naturel vraiment déconcertant, et en quelques prépositions simples, il insinue des propositions dingues : enfants, engagement, famille, long terme, voyages, amour toujours... Le Beau Parleur évoque sans peur. Le Zorro des bons mots. Le Delon de l'union.  

Le problème, c'est que le Beau Parleur est quasi décérébré : il ne se rend pas compte. Pas du tout. Il ouvre les bras, dessinant un avenir grisant, l'aventure, la grande aventure, alors qu'en vrai demain il rappellera pas demain car demain, c'est loin. Vous croyez quoi, la mère, les potes, le nouvel an, les vacances, tout ça ne sont que des métaphores qui veulent dire : je veux que tu me suces ce soir. Avec comme variantes : je veux te baiser ce soir. Demain, on insiste, c'est loin. Si le Beau Parleur ne peut s'empêcher d'y ajouter de la valeur,  à sa belle partie de coït, du genre la smala, la procréation et le mariage, c'est pour la beauté du geste : il veut vous baiser, oui, mais avec des étoiles dans vos yeux. Faut croire qu'il est un peu bling-bling, il aime quand ça brille,  il veut niquer clinquant.

Se leurre-t-il lui-même ? Le Beau Parleur aime-t-il l'amour au point d'être parfaitement incapable d'appeler une baise une baise, au point de devoir à chaque conquête parler mariage ?

Pauvre Beau Parleur : vous ne comprenez rien au romantisme. On se demande bien par quel pragmatisme bizarre -et sans doute vénal- vous avez interprété ses paroles. Mollo mollo. Quand le Beau Parleur dis "pars avec moi au Brésil", il faut comprendre "viens on se voit demain soir à la Favela". C'est pourtant simple. Il vend de l'infini, oui, mais au détail.

Scénariste accompli,  rêveur invétéré, parolier impitoyable, Don Juan même le dimanche, le Beau Parleur conte fleurette sans grande conscience de ses mots creux. C'est plus fort que lui, c'est comme être un bon amant, on l'est, ou pas. Et d'ailleurs : en quoi je veux juste baiser serait plus juste que de dire nos mômes seront canons ? Un peu d'élégance, que diable.

Le hic, c'est qu'on y croit presque plus, à l'existence du Beau Parleur. On a la bêtise de se dire qu'en 2010, y'a un côté has been à mentir, car c'est du mensonge hein, pour pieuter une nana. On se dit qu'entre adultes consentants, y'a plus trop besoin de dire je t'aime à une meuf pour sexer. On se trompe. Le je t'aime, ça marche encore du tonnerre. Années 50, an 2000, même combat, l'intemporalité du Beau Parleur ne résiste pas à la libération sexuelle.

Il drague à l'ancienne.
Et vous baise à l'ancienne.
Le Beau Parleur, un grand classique.



5.10.2010

Le Bob Dylan

On n'est pas là pour parler de Bob Dylan littéralement, mais plutôt le genre de Bob Dylan qui permet de dire qu'un mec est un Bob Dylan. Le Bob Dylan est un phénomène rare, séduisant, et décevant. On vous prévient d'avance.

Le Bob Dylan est atteint, donc, du syndrome Bob Dylan : il nous aime mais est profondément incapable d'être gentil. Ou doux. Le Bob Dylan même subjugué par notre beauté, nos qualités, bref, notre personne toute entière, ne peut cependant pas s'empêcher de nous appeler "petite conne", de nous raccrocher au nez, nous poser des faux plans et répondre par la négative à chaque question positive et légèrement encourageante.


Le Bob Dylan est un rageux, et il nous enrage. Nos Tu m'aimes ? contre ses Non, contents d'une ironie trop facile, nos envies qu'il nomme des caprices, nos engagements qu'il ressent comme des efforts nous découragent, certes, mais bizarrement on ne lui balance pas encore notre verre de vin dans la gueule au resto.

Pourquoi sommes-nous si gentilles et bienveillantes envers le Bob Dylan, sale gosse cynique qui sait mieux que personne nous décevoir ? Qui s'éprend du pire parisianisme pour être un connard avenant et bien fier de sa personne ?


You say you're looking for someone
Who'll pick you up each time you fall,
To gather flowers constantly
An' to come each time you call,
A lover for your life an' nothing more,
But it ain't me, babe,
No, no, no, it ain't me, babe,
It ain't me you're lookin' for, babe.


Parce que le Bob Dylan, tout comme son surnom l'indique, est talentueux. Il fait forcément quelque chose de bien, et ce il le fait mieux que personne.
Démesurément sexy. 
Furieusement indépendant. 
Sa nonchalance d'être un homme pleins de défauts, sa capacité à être fat rien que pour la beauté du geste a quelque chose de fascinant. Il nous a pas menti. Le Bob Dylan ne ment pas : on sait dès le départ que ça finira en eau sale. Mais on n'arrive pas à y croire, un peu comme le prince charmant, sauf que c'est pas le prince charmant mais le cavalier qui saute la princesse et se casse avec tout l'or du royaume. On croyait qu'un mec comme ça, on n'en faisait plus depuis que la pilule a rendu les couples libres et égaux en droits. Non pas. Le Bob Dylan est atemporel et éternel : constamment peur d'aimer, d'engrosser, de casquer. A l'ancienne.



I'm walkin' down that long, lonesome road, babe
Where I'm bound, I can't tell
But goodbye's too good a word, gal
So I'll just say fare thee well
I ain't sayin' you treated me unkind
You could have done better but I don't mind
You just kinda wasted my precious time
But don't think twice, it's all right

Impitoyable. Beau. Cruel.
Et quand on baise comme une femme, et qu'on pleure comme une petite fille, on se dit que finalement, on aurait mieux fait de le laisser passer ses nerfs talentueux sur une autre pauvre meuf.

So don't lay, ladies. Et laissez-le à lui-même, avec sa hargne et ses bons mots, seul.

Like a rolling stone, a complete unknown.

*

4.20.2010

L'Impuissant

Rien qu'en lisant le titre, on peut vous sentir en crispation intense. Si.
Ceux qui sont impuissants se crispent, et on les comprend. Les pauvres.
Ceux qui ont connu l'Impuissant se crispent, et on les comprend. Les malheureuses.

Ceux qui ont peur de l'être, ou qui redoutent de rencontrer l'Impuissant se crispent aussi, et on les comprend tout autant. C'est flippant, un Impuissant.

Mais aussi c'est ça qui est fort chez l'Impuissant, car même si c'est fondamentalement un incapable, hein, on peut quand même lui accorder un certain talent malgré tout : celui de générer un sentiment de crainte et de déception plus solidaire et collectif que les régionales, par exemple. Disons que l'Impuissant pourrait mettre d'accord tous les Français, s'il le voulait. 
Du talent dans sa faiblesse. L'impuissant, un mythe vivant. Inquiétant. Jamais trop loin, qui nous guette un peu au détour de n'importe quelle paire de draps Ikéa, prêt à l'attaque la débâcle.
Un emblême national, quoi.

Pour l'Impuissant, il y a des phrases cultes et un discours pré-établi conçu spécialement pour lui : des "t'inquiète, je m'en fiche, je suis bien dans tes bras" déclamés par la pauvre fille déçue, cependant trop beaux pour être vrais ; des "c'est la première fois que ça m'arrive", tellement entendus que ça va deux secondes, si cette panne c'est la première, cette passe aussi c'est la première alors. On s'en donne à coeur-joie, mytho pour mytho, mollesse pour mollesse. Autant quitter vite le lit, triste théâtre d'une action regrettablement avortée. On a presque envie de pleurer, même.


Pour l'Impuissant, et notons qu'il se cache très bien hein, qu'il parfois a de l'argent, un bel appartement, et même des amis sympas, pour l'Impuissant il y a, rappelons-le sans vergogne, des problèmes moteurs et des problèmes sexuels. Ainsi l'Impuissant, aussi improductif soit-il pour notre organisme, devient malgré tout une machine super productive : pour lui, médecins spécialisés, sexologues, Viagra, godes. Au petit bonheur la chance. Il génère tout un business, et ce sans rien faire, justement. Un génie un peu, le petit. 
Le roi du paradoxe : je fais rien mais je génère.
Or l'Impuissant n'en est pas à un paradoxe prêt : pour lui, et c'est bien là le comble, il y a que la bite qui compte. L'Impuissant regardera tout penaud son engin, et vous oubliera en deux secondes, perdu dans un monologue intérieur avec son zizi riquiqui et mollasson. Dialogue de sourd.

-Lève-toi.
-Non.
-Putain lève-toi.
-Non.
-Allez, steuplé, lève-toi.
-Non.
-Rien qu'une fois.
-Va te faire foutre, impuissant.

Mais des questions s'imposent. Avec tous ces Impuissants agaçants, ces Impuissants qui servent à rien d'autre que causer des soucis, ces Impuissants déprimants : existe-t-il des impuissants puissants ? Des irréductibles gaulois décidés à conquérir la Gaule malgré la fragilité de leur menhir ? Coûte que coûte ? Sans craindre l'incrédulité des Romains ?
Certes, il y a l'Impuissant qui se sait impuissant, et pour lui, c'est cuit à mort. Franchement, il est im-puis-sant. Le terme en lui-même le condamne à vie. Impuissant, impuissant, ça résonne dans sa tête, dans sa vie, dans son lit. (Pas dans notre cul, malheureusement.)
Puis il y a l'Impuissant "comme un puissant". Qui ne dialogue pas avec sa bite. Qui vous fait oublier sa bite. Qui fait comme si de rien n'était, tellement qu'on finit par croire que rien de chelou n'est en train de se passer. Ou de pas se passer, plutôt. Il fait mine de vraiment pas comprendre quand, embêtée, on murmure : "c'est pas grave, t' sais (j'ai l'habitude, c'est la première fois, hein )". 
C'est celui qui pense que ce n'est véritablement pas grave. L'Impuissant dans le déni, quoi.


Il a sans doute raison, et il le prouve. On jouit même. Pas comme d'habitude, mais on sent qu'il y a quelque chose de quasi mystique à jouir sans bambou justement.


Mais en fin de compte, orgasme à la clef ou pas, nuit de folie ou pas, il ne reste qu'une seule Vérité, universelle et transcendantale, à laquelle nous sommes obligées de toutes et tous nous soumettre tant elle reste toujours valable :

Quoiqu'il fasse, quoiqu'il dise, l'Impuissant est un Impuissant.

Et cette impasse conceptuelle et corporelle résonnera toujours. Partout. Sauf dans notre cul. Et c'est bien çà le problème.




4.01.2010

Le Corse à Paris

Si l'on parle d'un Corse en Corse, on n'est certes pas à court de clichés, et de romanesque : et que je te chope dans le maquis, et que je te chasse un marcassin, et que je t'emmène en mule dans la montagne. (Le Corse de Corse est un berger, fondamentalement.)
Le Corse à Paris, c'est définitivement autre chose. Et ceux qui sont Corses à Paris ne me contrediront pas. Ne nous éternisons pas sur le nombre flippant de fonctionnaires, pour ne pas dire poulets, qui sont des Corses à Paris. Si sur l'île ils sont profs, sur le continent ils se dégénèrent. Flics Corses... La meilleure solution pour éviter ces pourris de flics Corses à Paris, c'est d'avoir un bel autocollant du Maure sur la vitre arrière, ou le casque de scooter. Véridique. On fait pas chier un cousin.
Parlons maintenant des autres Corses à Paris.
Comme on dit chez nous : "Les meilleurs Corses, ce sont ceux qui ont quitté l'Ile." 
Ils ne sont heureusement pas tous flics. Comment rapidement les reconnaitre ? Les Corses parisiens, sachez-le, se donnent à être reconnus. Ils ne vont pas attendre que vous daignez vous intéresser à eux pour vous le dire. Ils y vont franco, un peu comme les Bretons. Je suis Corse. Comprenez  : je suis pas un pigeon, ni un poulet (cette fois), alors fais bien gaffe à ta petite gueule. Essayez donc d'être en de bons termes avec le Corse à Paris, ça vous évitera : 1°) D'avoir des flics Corses au cul, ou toute une famille en rage 2°) De vous faire planter pour une petite plaisanterie de trop 3°) D'être persona non gratta à l'aéroport d'Ajaccio. Comme les juifs, ou les Chinois, c'est une vraie communauté. Invisible, omniprésente. Et les Corses à Paris sont les pires des Corses : jalousés sur l'île de beauté par les pecnos qui sont restés, considérés comme des traîtres, ils se serrent bien les coudes à la Capitale. Normal. On a moins honte à plusieurs.

Le Corse à Paris est brun. Faut pas déconner avec les métissages, vus n'en verrez pas UN blond. Corse, corsé, brun, c'est dans l'âme. Même le sang est plus foncé, et il tourne plus vite, à ce qu'il paraît. 
Le Corse à Paris ne parle pas le Corse, ou très mal. Mais il connaît des mots corses,  bien sûr : coppa, castagnu, brocciu, lonzo, ... Des noms de bouffe. Car c'est ce qu'il a gardé précisément de son pays (qui n'est pas la France, mais La Corse) : le goût des bonnes choses, et une maison de vacances. Le Corse à Paris est donc le comble du chic. Ne soyez pas snob avec lui, avec un peu de chance, il vous invitera dans sa maisons dans les terres, se baigner dans des rivières où les touristes se font canarder, tranquillité du pays et haine des touristes oblige.

Le Corse à Paris est charmant. Eh oui, il est brun, aime la bonne bouffe et a une maison en Corse. Que demande le peuple ? Mais attention : le Corse, à Paris ou ailleurs, reste un Corse. Toujours.
S'enticher d'un gars teigneux comme lui est risqué. Avant même d'avoir eu le temps de dire Cazzu*!, vous voilà habillée toute de noir, l'air austère, avec un couvre-feu de 22h pétantes.

Et faites attention quant à le faire curnutu** : soit il vous fait la peau, soit il ne vous parle plus.
Jamais.
Plus jamais.
Plus jamais jamais.

Car le Corse, est, avant toute chose, rancunier.
Vindetta !


*pénis
**cocu

2.23.2010

Le Cougar's boy

Si vous ignorez totalement ce qu'est une cougar, ou que vous pensez que cela ne vous concerne pas, c'est que vous avez soit moins de trente ans, des amis qui ne font jamais de blagues vaseuses, une maman moche, soit très peu de projection dans un avenir proche. Qu'on ait passé la trentaine importe peu, être une cougar est une attitude : c'est-à-dire qu'on peut déjà, à 20 ans, décider qu'on se tapera les amis de son fils plus tard. C'est sain, même.

Fan de Demi et de son chéri crousti, le principe de la cougar est simple, et pourtant il est question de symbiose : pas de cougar sans le minet de la cougar, of course. Sinon, c'est pas cougar, c'est vieille peau, ou vieille fille, ou pauvre célib', ou mal baisée. Avec petit boy, c'est femme bien dans sa peau, moderne, désirable... C.O.U.G.A.R, baby !

Alors c'est qui, le Cougar's Boy ? Car pas tous les jeunes hommes nés en 1990 se tapent les amies de maman. 

Le Cougar's boy sort, et comme la nuit, tous les chats sont gris, après quelques coupes, l'hésitation pointe, et l'alcool prend le dessus : Il n'a pas vraiment 19 ans, quand même. Il fait plus jeune, c'est tout. Erreur. 
Malin, il fait très attention à ne pas citer son activité, qui est scolaire, lycéenne ou étudiante, et a vite compris que le bac, mieux fallait faire genre c'est de l'histoire ancienne. Même si secrètement, il est hyper fier d'avoir eu 13 sans réviser. Ca, ce sont les plaisirs qu'il garde lorsqu'il va boire un lait vanille avec ses amis secrets, ceux qui ont son âge. Le Cougar's boy rentre au Baron, puisqu'il est sous le bras de femmes influentes qui ont décidé des nuits parisiennes de 1985 à nos jours. Autrement dit, il est dans la place, ce jeune premier. 

La question qui vous taraude et que vous taisez, c'est s'il couche, ce bel ephèbe à la barbe blonde naissante qui sent le coton et la crème. Au départ, on se dit qu'il est gentil, doux, attentionné, autrement dit, on oublie totalement que son être abrite un pénis fier et vigoureux. Sa jeunesse nous fait oublier que c'est un mâle. Qui peut faire mal. (Heu... bon.)

Aussi trash que cela puisse paraître, quand vous imaginez les deux corps dans le noir, celui de celle qui a vécu, et celui du petit qui est en train de vivre, la peau lisse et fraîche contre la peau qui se tartine d'anti-rides à go-go, sachez qu'ils baisent bien franchement. Si la Cougar est hésitante, ne sachant si elle doit le manger tout cru, le petiot, ou avaler sans prévenir, le Cougar's boy fait tranquillement son chemin, sans crainte, confiant. Et hop, par-dessus la jambe ! A la Ashton, quoi.
Que la femme se laisse aller entre ses bras trop maigres. Il est décomplexé, nonchalant, bien dans sa tête et dans sa peau, sort du lit à poil tranquille (même s'il n'a pas de poils), montrant sans vergogne son jeune corps qui nous rappelle nos amoureux de 20 ans.

Souvenirs, souvenirs. 

Et l'amour, justement, parlons-en. Quel avenir avec ce cupidon, se demande la cougar décoiffée et cernée au réveil ? Le cougar's boy ne doit-il pas suivre son chemin avec une belle jeune fille de son âge, qu'il pourra présenter à ses parents, et dépuceler, au mieux ?

Les conversations sur l'oreiller sont dangereuses, et pourtant, elle lui demande. Car la cougar n'a pas froid aux yeux, ni aux fesses.

-Dis-moi chouchou, toi ça te dérange pas, une femme de mon âge ? J'ai 30 ans quand même, et toi tu repasses ton bac...

-Oh, t'sais, t'inquiètes, j'ai l'habitude, t'es pas la plus vieille, mon ex, elle avait 36 ans et deux enfants.

Ah... 
Oui.
Car le Cougar's boy sort avec des cougar. QUE avec des cougar.

Comme quoi, on peut se sentir roulée dans la farine, même quand on porte un stérilet. 

A bon entendeur, salut.



2.09.2010

Le Didier

Vous les femmes qui ne tombez que sur des Didiers, may you find a peace of mind, ou changez un peu de mode de vie. Ne serait-ce qu'une semaine ou deux. 
Parce que le Didier, ce n'est pas, malgré ce que son nom indique, le collègue de bureau de la Défense qui sue dans l'ascenseur le matin et dont la chemise trop large/trop serrée aux poignets nous fout le seum. Non, le Didier, c'est plutôt à La Fidélité, au Montana, chez Régine, ou encore dans les nouveaux lieux un peu pourris qui ouvrent, genre le Tigre, qu'on le croise. Il flaire la vib', il cherche des nouveaux lieux tendances. Le Didier est toujours trop souriant. Pour être copain avec tout le monde. Personnalité figée, il vous invite toujours avec le même genre de crédo : "viens, ce sera hyper sympa comme soirée !".
Le Didier fait pleins de trucs à la fois, il croule sous les projets, et c'est justement ça qui le caractérise : un peu agent d'artistes, il vous pompe l'air à vous parler de son nouveau groupe de poulains qui vont cartonner tellement que même Air va pas s'en remettre. Un peu organisateur de soirées, vous recevez 5 mails Facebook par jour pour une obscure soirée un jeudi au fin fond du 20ème, où y'aura pleins de musiciens, pleins de gens très sympas et où ça coûte que 7 euros l'entrée avec une conso. Gonflant.

Et surtout, le Didier est un peu Dj. Il passe des mp3 de ouf dans des bars de son quartier, à proximité, c'est mieux : s'il lève de la gonz', c'est pratique, pas besoin de lui payer le taxi, il habite "juste en face". Oui, le Didier est sympa mais, éparpillé dans ses inombrables activités trop ultra interessantes, il est, malgré sa créativité dingue donc, fauché. N'attendez pas qu'il vous invite au resto. De toutes façons, il ne mange pas. Sauf des Knacki balls à 8 heures du matin. Parce que le Didier sait aussi être trashos dès le petit jour. En scred.

Car le Didier est mystérieux. Difficile de le voir avant 20h, heure sacrée où il organise un apéro cool dans un bar hyper sympa (encore). Que fait-il le matin ? Qui est-il ? Qui sont ses parents ? A t-il son bac ? Une sécu sociale ? Un nom de famille ? Mystère.
Enfin, le Didier n'a pas d'âge. Mais on grille à sa culture 80 qu'il a du passif. Trentenaire, on ne saurait dire son âge qu'à la lumière du jour. Mission impossible de dater le Didier, donc, puisque le matin il est introuvable et croule sous les Knacki balls.

Éphémère, le Didier ne couche qu'avec des filles qui n'ont pas eu le temps de se rendre compte que c'était un Didier, justement. C'est pour ça que ses relations ne passent pas les deux semaines. Pauvres victimes du Didier. Elles se sont laissées avoir par sa chemise à carreaux et sa barbe décontractée. Elles avaient pas vu qu'il mettait de l'anti-ride Garnier et qu'il s'épilait les sourcils, la journée, quand il vit sa double vie. (Peut-être même qu'il déjeune tous les jours chez maman ? Qui sait ?...) 

Mais tout ce qu'on sait de lui, en un sens, c'est déjà trop. Alors on lui dit oui oui, on lui promet qu'on viendra, on lui file un faux numéro, on le met en limited profile Facebook, et on passe à une autre.

Parce que le Didier, comme son nom l'indique, ... Bah. On l'appelle Didier quoi. C'est déjà trop.





Merci à Paulina pour ce concept original.

1.26.2010

Le Doucheur

Non, ce n'est pas une métaphore nazie, circulez les fachos.

Le Doucheur, c'est le mec qui sommeille chez tous les garçons. C'est leur alter-ego quotidien. S'il est niché bien profond, c'est pourtant lui qui régit et qui décide lors des moments-clefs. Il ne daigne pas sortir tous les jours, le Doucheur, seulement lorsque c'est absolument nécessaire.  Quand il y a danger. Et il est castrant à point.

Retenez que quel que soit le mec dont on parle, il y a un Doucheur en lui. Obligé. Comme les couilles, c'est typiquement masculin. Mais comme les couilles aussi, la tare est plus ou moins grosse, et tous ne sont pas de grands Doucheurs-nés.

Mais c'est quoi, un Doucheur ? Au sein de la tendresse et de la tiédeur des relations que les garçons 2010 nous offrent, les compagnes et compagnons se blottissent tendrement les uns contre les autres. Au cours d'un froid hiver, ou d'un doux été, yeux dans les yeux, force est de constater que parfois, comme par inadvertance, ou par désir commun, on regarde en face. Dans la même direction : celle des projets. Voir l'échelon supérieur.

Et là, la douche. Froide. C'est comme ça qu'il fonctionne, le Doucheur. Pas de cohérence, juste un pas sur le côté, un bon coup de froid pour calmer les ardeurs. Mollo les filles. On veut bien parler vacances, mais qui sait ce que l'on sera dans deux mois ? Je veux bien ta clef, mais n'oublie pas de reprendre ton tee-shirt que t'avais laissé la dernière fois.

Question de flux. Le Doucheur freine avec le robinet, se calme en marge, mais le vrai problème, c 'est qu'il revient chaud bouillant, tandis qu'on s'en est à peine remis. Il ose carrément. Après le qui vivra verra pour dans deux mois, et le tee-shirt repris, c'est l'envie de partir au ski, ou chez Mémé, qui reprend de plus belle.

- Tu me suivrais à Londres si je bougeais ?
- Pourquoi pas. Faut y réfléchir.

- Alors, London ? Qu'est-ce qu'on fait ?
- Attend, j'ai jamais dit qu'on partait ensemble.

Le doucheur soulèves des questions pratiques, et propose des plans d'avenir. Mais en fait, c'était juste pour savoir. Pour info.

Et B.I.M ! Une douche.
Véridique.

1.18.2010

Le Passif

Le Passif ne sort pas forcément de prison avec un casier lourd comme son manque d'action. Au contraire, disons que ce qui lui pèse, c'est justement le fait de ne rien vraiment faire. Alors sauf pour non-assistance à personne en danger, disons qu'il est tranquille. Ne blâmons pas les mecs qui sont au chômage, ni les homos jouisseurs. Disons-le tout de go : le Passif nous agace de sa passivité relationnelle. De sa passivité dans la vie. Le pauvre, le Passif ne s'en rend même pas compte : il aurait dû lire Sartre, et comprendre que tout, même le rien agir, est une question de choix.

Le choix, le Passif nous le laisse. La discussion aussi. C'est plus pratique. L'irresponsabilité, c'est son crédo. Ainsi, au final, si ça se passe mal, ou pas comme prévu, ce sera de notre faute, et non de la sienne. Classique... Rusé ? Optons simplement pour lâche. La nausée du choix monumental, le Passif ne connait pas, mais n'empêche, à terme, il peut bien dégouter et nous filer la gerbe.

Il n'y a peut-être qu'au lit qu'il se fend d'un peu d'action, d'un rien, d'un petit coup de rein. Au reste, de lui on ne peut s'attendre à grand'chose. Déjà, au lit, on l'y a amené, limite. Le verre, on lui a proposé. Et après, on se demande bien pourquoi on lui tend des perches. Sa seule action manquée, elle est freudienne, et elle n'ira pas plus loin qu'un moindre lapsus révélateur.

Car le Passif est-il réellement un Homme ? Qu'est-ce qui le différencie de l'animal ?
Sa capacité à prendre les devants et communiquer au moyen du langage ? Non.
Sa détermintaion à se poser maître de Sa vie,  centre de Son univers ? Surtout pas.
Sa capacité à prendre le dessus sur certaines situations ? Faut pas rêver.
Penser ? À quoi ?
Agir ? Et puis quoi encore.

Laissons donc le Passif là où il est. Au besoin, on saura où le trouver. Il n'aura pas bougé d'un demi-doigt, pauvre âme.