10.26.2009

Le Super Pote de notre mec

Il y a plusieurs Supers Potes de notre mec, mais cette semaine il ne s'agit pas de l'homo refoulé jaloux pernicieux possessif et mesquin qui partage les soirées playstation de notre mec, mais bien de l'autre Super Pote de notre mec. Celui qui est super beau, super sympa, super intelligent.
On aime partir en week-end avec le Super Pote de notre mec, on sait qu'il le tempèrera, nous protègera, et aidera à débarrasser la table et faire la vaisselle. On aime voir des expos avec le Super Pote de notre mec, parce qu'il a de la culture, est sensible, intelligent, et patient avec nous. Il écoute toujours notre opinion, lui.
Le Super Pote de notre mec est évidemment célibataire, sinon on ne pourrait pas autant fantasmer sur lui, et ce serait nul. Même que les soirées où l'on est tous très bourrés, on lui fait les yeux doux, on l'imagine moins super qu'il n'est nous coincer entre deux portes pour nous rouler une méga pelle culpabilisatrice et dévastatrice. Même qu'on croit qu'on lui plait un peu. Un peu.

Le Super Pote de notre mec a une vie mystérieuse et parallèle. Il arrive donc qu'on ne l'ait pas rencontré durant les premiers mois de notre belle amourette naissante. Et c'est ainsi que tout se complique : parfois, il arrive qu'après présentations et réflexion, on préfère le Super Pote de notre mec à notre mec. Qu'on soit totalement dégoûtée de notre premier choix (qu'on reconnait quelque peu hâtif), ayant conscience que le Super Pote de notre mec n'est pas le genre à griller une amitié pour une paire de nichons, et que c'est justement pour ça qu'on le trouve archi super le Super Pote de notre mec.

Alors que faire ?
1- Oublier. Et fantasmer les vingts prochaines années de votre vie, avec les boules en plus quand il ramènera sa Super Nana en week-end.
2- Récolter des dossiers sur lui par votre mec (et cesser de croire par la même occasion qu'il ne sert à rien, votre mec...) : "Mon Super Pote galère avec les filles car il a un micropénis." Ca peut vraiment marcher.
3-Prévenir ce genre de situation. Tapez-vous la bande de Supers Potes AVANT de faire votre choix définitif.

Pas bête la guêpe.



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Celui qui n'a qu'un seul casque


Tout le monde sait que rien n’est plus pratique que d’avoir un scooter en ville. L’idée n’est pas de faire l’éloge de la Vespa, mais force est d’admettre que c’est bien plus pratique et bien plus glam’ que le métro. Les moins véhiculées savent de quoi il est question ici : nos fesses ont connu certes maints amants, mais aussi maints sièges de scooter. Du Peugeot à l’Italien, même au Chinois en plastique ghetto, on en a réchauffé des selles de cuir. Ce qu’on apprécie vraiment, avec un véhicule, c’est le fait qu’on ne se pose pas mille ans la question : on y va ? et nous voici à l’arrière, vite-fait bien fait, pour une nuit qui promet encore d’autres aventures.

Sauf pour Celui qui n’a qu’un seul casque (on peut entendre les “booooooooouuuh” qui retentissent dans la salle). Oui, lui c’est autre chose. Il vous drague comme si, vous parle comme si, il a l’air d’un mec bien dans ses basques et d’un garçon tout à fait normal. Sauf qu’en vrai, c’est faux, il est bon pour une psychanalyse, ou une séance de sexologie. Bah, oui, c’est quoi son problème, à Celui qui n’a qu’un seul casque ? Il aime dormir seul ? Laisser une fille sur sa faim ? Il a des actions chez Taxi Bleu ?


Certains se défendent, nous parle de matos à porter, de "pas pratique", casques sac-à-main qui lassent, à force. Surtout, qu’ils disent, qu’ils sont pas sûrs de rentrer avec quelqu’un, finalement. Ouh le mauvais esprit, la bassesse. C’est une question d’hygiène : on se torche le cul quand même, on ramène un deuxième casque quand même.
Militez Mesdemoiselles : n’acceptez pas de faire la greluche à emporter qui suit le piteux chevalier derrière, en taxi.
Non mais.



*

Le Rockeur à sa Maman

Ne pas confondre Rockeur à sa Maman et Bébé Rockeur. Le Bébé Rockeur, nous en reparlerons, mais la différence essentielle qu’il y a entre le Bébé Rockeur et le Rockeur à sa Maman, c’est que le Bébé Rockeur est bourré de talent, nous met en transe à chaque chanson, et si on le croise à Rock en Seine, on entre en chaleur. Tandis que le Rockeur à sa Maman, on est un peu en chaleur au début, peut-être, parce qu’il a une jolie moustache façon rock indé qui s’assume, et que ses cheveux sentent le Fructis. Mais l’émoi de la culotte ne dure pas, lorsque l’on passe la porte de chez lui, et qu’il nous fait “Chut, y’a papa et maman qui dorment.” C’est moins la trash attitude, du coup, et on n’a pas un super cd vers lequel appuyer notre espoir. Pareil pour sa moto, sa bagnole américaine, ou sa mob : fallait pas nous la prêter, certes, mais fallait pas non plus pousser un cri hystérique de fillette à la moindre rayure. On y va à 200, ou on n’y va pas.


Au début, on s’était dit qu’il portait des culottes, et des bottes de motos, un blouson de cuir noir avec un aigle sur le dos, or sous les clous y’a que la culotte qui est restée, petit homme prêt à se faire border, se laisser chouchouter sur une chanson douce… Rockeur du dimanche, larmoyant du lundi.
N’empêche, il a presque la panoplie complète; manque l’instrument de musique, consécration rock du Rockeur à sa Maman (patience, il débute l’harmonica). Et un vrai chez-soi (Maman pourra venir faire les machines…). Et une go qui envoie. Oui, la gonzesse du Rockeur à sa Maman, il lui faudrait un G majuscule déjà, et pas moyen qu’elle soit trashos, avec des traces de piercing dégueu aux narines, du poil aux gambettes et des fringues ring’. Il lui faut habiter Rive Gauche (Allez savoir pourquoi, ces filles-là dégagent une classe innée, hein. Et elles ont toujours les cheveux propres.), et qu’elle n’oublie pas ses règles de politesse. Sous aucun prétexte, même sous acide. Enfin, s’habiller The Kooples, c’est gagner une promesse de dimanche en famille.

Parce que c’est ça le nouveau rock, pense le Rockeur à sa Maman. Une douceur de vivre, un chic, une “touch”, une atmosphère…
Et quand il balance de part et d’autre sa crinière odorante, on a envie de murmurer :
“Oh Yeah.”



10.23.2009

Celui qui dit "Steuplait"

Autant le dire tout de go: le mec qui dit “steuplait” est détestable. Franchement. Il n’a aucune conscience d’aucuns codes, ni d’aucunes valeurs. C’est à croire qu’on lui a pas enseigné le respect à l’école, ou le goût du risque. Disait-il déjà “steuplait” à tout bout de champ à six ans? “Steuplait, montre-moi ta culotte”, plutôt qu’un bon geste bien placé pour soulever une frivole jupe? Peut-être se croit-il poli. En fait, il est minable. Parce qu’il est une politesse plus subtile que celle de la formule, du Steuplait débile : celle de l’envie. Tout simplement.

Mais le “Steuplait, fais-moi une pipe”, vraiment, c’est hallucinant que fin 2009 des mecs la tentent encore. Il faudrait les pendre sur la place publique, et placarder des affiches: non, c’est non. Un Steuplait équivaut à une gifle. Deux Steuplait, et le mec est la pire tête à claques. Au troisième, ignorons-le de front, et partons d’un pas déterminé. Non sans un bon revers.
Les formules de politesse en général sont vexantes. Surtout entre amants. Ou amis. Les relations
humaines sont faites de faveurs. Pas besoin d’un Steuplait pour coucher, ni d’un “merci” au matin. Les mecs qui disent “steuplait”, et ceux qui disent “merci” sont-ils les mêmes?
Celui qui dit Steuplait est peut-être plus foutu. Comme s’il avait le cancer en phase terminal. Un homme qui insiste est aussi sexy qu’un cafard. Mais il y a pire. Si, c’est possible.
Il y a celui qui après d’incessants “steuplait”, dit : - Allez. Lascivement. “Allez”, c’est le steuplait de la dernière chance. Alors que dès le premier “steuplait”, c’est pourtant sans appel :  OUT.


Le Stagiaire Hors-Norme

Cette semaine, il faut être très chanceux pour le rencontrer, le Stagiaire Hors-Norme, surtout en Août à Paris. C’est qu’il s’est déjà fait la malle, le petit malin. Entre la route 66 et les squats de Berlin, on ne le reconnaît presque plus. Pourtant, on s’en souvient encore, de l’époque où il se dévouait pour un stage à peine rémunéré dans une boîte fantôme, lui-même à moitié errant dans les locaux. On dit à peine rémunéré, car parfois, on lui payait un Coca, lorsque sa gueule de bois de la veille l’empêchait de faire son travail : cliquer sur sa souris, et surfer sur Myspace.


En plus d’être conciliant, donc, et charmant, le Stagiaire Hors-Norme est polyvalent : la journée c’est le plus souriant, le plus doux, le plus serviable (sauf qu’il ne fait ni la vaisselle, ni le café, ce rebelle), et la nuit, c’est le plus branché, le plus musicien du dimanche, le plus in.
Le Stagiaire Hors-Norme est en effet surprenant : à peine sorti de son école de commerce, il porte déjà du fluo, la moustache à la Michel Blanc (20 ans de retard, ou 10 d’avance?), des futals violets, et pense sincèrement que les filles, en 2009, “elles sont pas sérieuses.” Il voudrait faire des ballades à vélo en fin d’après-midi, pas que coucher. Si. Mignon, hein…

Ce Stagiaire-là, vous l’avez compris, c’est toute une tendance: il peut s’appeler Paul-Henri, il n’en ouvrira pas moins sa bière avec les dents. Il n’a pas fait l’armée, mais la fermeture du Social, maintes fois, et c’est presque pareil, surtout le mardi soir. Plus galant que votre grand-père, aussi naïf que votre petite soeur, le Stagiaire Hors-Norme est comme l’eau qui dort. Attention à lui : il ne se refuse rien, pas même la femme du patron, et à force d’être celui qui vous tient la porte, celui qui vous sourit, celui qui vous écoute, celui qui vous fait des petites blagues, il pourrait bientôt être celui qui vous pécho. Oui, car malgré tout, il a une bestiole dans le pantalon, comme tout le monde.
Méfions-nous alors. Parce que le genre Stagiaire Hors-Norme, gentil, doux, docile, celui qui ne paie pas de mine, ça vous rappelle rien?

O.B.A.M.A.
Yes, le Stagiaire Hors-Norme peut nous faire craquer, et devenir un jour peut-être le maître du monde.

He can.