4.01.2010

Le Corse à Paris

Si l'on parle d'un Corse en Corse, on n'est certes pas à court de clichés, et de romanesque : et que je te chope dans le maquis, et que je te chasse un marcassin, et que je t'emmène en mule dans la montagne. (Le Corse de Corse est un berger, fondamentalement.)
Le Corse à Paris, c'est définitivement autre chose. Et ceux qui sont Corses à Paris ne me contrediront pas. Ne nous éternisons pas sur le nombre flippant de fonctionnaires, pour ne pas dire poulets, qui sont des Corses à Paris. Si sur l'île ils sont profs, sur le continent ils se dégénèrent. Flics Corses... La meilleure solution pour éviter ces pourris de flics Corses à Paris, c'est d'avoir un bel autocollant du Maure sur la vitre arrière, ou le casque de scooter. Véridique. On fait pas chier un cousin.
Parlons maintenant des autres Corses à Paris.
Comme on dit chez nous : "Les meilleurs Corses, ce sont ceux qui ont quitté l'Ile." 
Ils ne sont heureusement pas tous flics. Comment rapidement les reconnaitre ? Les Corses parisiens, sachez-le, se donnent à être reconnus. Ils ne vont pas attendre que vous daignez vous intéresser à eux pour vous le dire. Ils y vont franco, un peu comme les Bretons. Je suis Corse. Comprenez  : je suis pas un pigeon, ni un poulet (cette fois), alors fais bien gaffe à ta petite gueule. Essayez donc d'être en de bons termes avec le Corse à Paris, ça vous évitera : 1°) D'avoir des flics Corses au cul, ou toute une famille en rage 2°) De vous faire planter pour une petite plaisanterie de trop 3°) D'être persona non gratta à l'aéroport d'Ajaccio. Comme les juifs, ou les Chinois, c'est une vraie communauté. Invisible, omniprésente. Et les Corses à Paris sont les pires des Corses : jalousés sur l'île de beauté par les pecnos qui sont restés, considérés comme des traîtres, ils se serrent bien les coudes à la Capitale. Normal. On a moins honte à plusieurs.

Le Corse à Paris est brun. Faut pas déconner avec les métissages, vus n'en verrez pas UN blond. Corse, corsé, brun, c'est dans l'âme. Même le sang est plus foncé, et il tourne plus vite, à ce qu'il paraît. 
Le Corse à Paris ne parle pas le Corse, ou très mal. Mais il connaît des mots corses,  bien sûr : coppa, castagnu, brocciu, lonzo, ... Des noms de bouffe. Car c'est ce qu'il a gardé précisément de son pays (qui n'est pas la France, mais La Corse) : le goût des bonnes choses, et une maison de vacances. Le Corse à Paris est donc le comble du chic. Ne soyez pas snob avec lui, avec un peu de chance, il vous invitera dans sa maisons dans les terres, se baigner dans des rivières où les touristes se font canarder, tranquillité du pays et haine des touristes oblige.

Le Corse à Paris est charmant. Eh oui, il est brun, aime la bonne bouffe et a une maison en Corse. Que demande le peuple ? Mais attention : le Corse, à Paris ou ailleurs, reste un Corse. Toujours.
S'enticher d'un gars teigneux comme lui est risqué. Avant même d'avoir eu le temps de dire Cazzu*!, vous voilà habillée toute de noir, l'air austère, avec un couvre-feu de 22h pétantes.

Et faites attention quant à le faire curnutu** : soit il vous fait la peau, soit il ne vous parle plus.
Jamais.
Plus jamais.
Plus jamais jamais.

Car le Corse, est, avant toute chose, rancunier.
Vindetta !


*pénis
**cocu