1.18.2010

Le Passif

Le Passif ne sort pas forcément de prison avec un casier lourd comme son manque d'action. Au contraire, disons que ce qui lui pèse, c'est justement le fait de ne rien vraiment faire. Alors sauf pour non-assistance à personne en danger, disons qu'il est tranquille. Ne blâmons pas les mecs qui sont au chômage, ni les homos jouisseurs. Disons-le tout de go : le Passif nous agace de sa passivité relationnelle. De sa passivité dans la vie. Le pauvre, le Passif ne s'en rend même pas compte : il aurait dû lire Sartre, et comprendre que tout, même le rien agir, est une question de choix.

Le choix, le Passif nous le laisse. La discussion aussi. C'est plus pratique. L'irresponsabilité, c'est son crédo. Ainsi, au final, si ça se passe mal, ou pas comme prévu, ce sera de notre faute, et non de la sienne. Classique... Rusé ? Optons simplement pour lâche. La nausée du choix monumental, le Passif ne connait pas, mais n'empêche, à terme, il peut bien dégouter et nous filer la gerbe.

Il n'y a peut-être qu'au lit qu'il se fend d'un peu d'action, d'un rien, d'un petit coup de rein. Au reste, de lui on ne peut s'attendre à grand'chose. Déjà, au lit, on l'y a amené, limite. Le verre, on lui a proposé. Et après, on se demande bien pourquoi on lui tend des perches. Sa seule action manquée, elle est freudienne, et elle n'ira pas plus loin qu'un moindre lapsus révélateur.

Car le Passif est-il réellement un Homme ? Qu'est-ce qui le différencie de l'animal ?
Sa capacité à prendre les devants et communiquer au moyen du langage ? Non.
Sa détermintaion à se poser maître de Sa vie,  centre de Son univers ? Surtout pas.
Sa capacité à prendre le dessus sur certaines situations ? Faut pas rêver.
Penser ? À quoi ?
Agir ? Et puis quoi encore.

Laissons donc le Passif là où il est. Au besoin, on saura où le trouver. Il n'aura pas bougé d'un demi-doigt, pauvre âme.